dimanche 28 octobre 2012

La machine à écrire



Il était une fois une machine à écrire toute vieille et décatie qui gisait au fond d’une armoire sous la poussière du sombre grenier d’une belle demeure de campagne, un manoir.

Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait plus entendu le cliquetis de ses touches, son cordon électrique, car elle avait été électrique, était enroulé autour de son corps, son couvercle avait disparu, on n’avait jamais su où. Son propriétaire en tapant dessus des textes inextricables avait longtemps rêvé du Goncourt et de quelques autres jolies récompenses mais rien du genre ne s’était jamais produit, il était resté dans l’ombre, regrettant quelquefois ses choix, regardant passer le temps qui lui, ne lui passait rien. Ses journées s’écoulaient ainsi, toutes semblables, au gré d’humeurs que cet "illustre inconnu" ne pouvait contrôler, surtout les après-midi qui devenaient le cap à passer pour atteindre la fin de journée qui voyait enfin se calmer ce flux incessant d’angoisses diverses et variées. La nuit tombait, il allumait sa lampe de chevet rose qui finissait de répandre une atmosphère dorée et apaisante, la soirée commençait, dégagée des scories de la lumière des premiers jours d’un printemps exceptionnel de chaleur.

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