Il était une
fois une machine à écrire toute vieille et décatie qui gisait au fond d’une
armoire sous la poussière du sombre grenier d’une belle demeure de campagne, un
manoir.
Cela faisait
bien longtemps que l’on n’avait plus entendu le cliquetis de ses touches, son
cordon électrique, car elle avait été électrique, était enroulé autour de son
corps, son couvercle avait disparu, on n’avait jamais su où. Son propriétaire en
tapant dessus des textes inextricables avait longtemps rêvé du Goncourt et de
quelques autres jolies récompenses mais rien du genre ne s’était jamais
produit, il était resté dans l’ombre, regrettant quelquefois ses choix,
regardant passer le temps qui lui, ne lui passait rien. Ses journées
s’écoulaient ainsi, toutes semblables, au gré d’humeurs que cet "illustre inconnu" ne pouvait
contrôler, surtout les après-midi qui devenaient le cap à passer pour atteindre la fin de journée qui voyait enfin se calmer ce flux incessant
d’angoisses diverses et variées. La nuit tombait, il allumait sa lampe de
chevet rose qui finissait de répandre une atmosphère dorée et apaisante, la
soirée commençait, dégagée des scories de la lumière des premiers jours d’un
printemps exceptionnel de chaleur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire