René Char. Une poétique intégrale
Voici l’époque où le poète sent
se dresser en lui cette méridienne force d’ascension.
Pour devenir un
Sage ?
Accepter d’être
en apprentissage ;
s'asseoir, s'assagir,
assister et…
songer
(Anonyme du XXème Siècle)
Leur crime : être enragé de
vouloir nous apprendre à mépriser les dieux que nous avons en nous.
Le poète, conservateur des
infinis visages du vivant.
Celui qui vient au monde pour ne
rien troubler ne mérite ni égards ni patience.
Ne t'attarde pas à l'ornière des
résultats.
Il faut trembler pour grandir.
L'acte est vierge, même répété.
L'acte est vierge, même répété.
A chaque effondrement des
preuves, le poète répond par une salve d'avenir.
Aucun oiseau n'a le cœur de
chanter dans un buisson de questions.
Dans nos ténèbres, il n'y a pas
une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté.
Mettre en route l'intelligence
sans le secours des cartes d'état-major.
Pleurer longtemps solitaire mène
à quelque chose.
Mais qui rétablira autour de nous
cette immensité, cette densité réellement faites pour nous, et qui, de toutes
parts, non divinement, nous baignaient ?
Que szerions-nous sans le secours
de ce qui n’existe pas ?
Vivre c'est s'obstiner à achever
un souvenir. Mourir c'est devenir, mais nulle part, vivant.
L'appétit de quelques esprits a
détraqué l'estomac des hommes. Pourquoi cette perte de noblesse entre
révélation et création ?
Le réel quelques fois désaltère
l'espérance. C'est pourquoi contre toute attente, l'espérance survit.
Ce dont le poète souffre le plus
dans ses rapports avec le monde c'est du manque de justice interne.
Il existe une sorte d'homme
toujours en avance sur ses excréments.
Tiens vis à vis des autres ce que
tu t’es promis à toi seul. Là est ton contrat.
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