La Marquise de Perrache
J'aime les gares, leurs
odeurs, leurs trains languissant à quai, attendant ronronnant le
sifflet du départ. Les horizons fébriles qui se dessinent au-delà
de la marquise et le soleil qui filtre à travers celle-là donnent à
l'ensemble un parfum mélancolique et grandiose. J'aime les gares,
j'aurais tant aimé être un de leurs chefs, chantant à tue-tête
comme à la criée les éternels « Mesdames Mesdemoiselles
Messieurs, en voiture s'il vous plait ! Attention à la
fermeture automatique des portières !». Je mettrais en scène
la somptueuse féerie des trains en partance vers des ailleurs translucides comme des panache de vapeur. Les pullmans
fileraient sous les étoiles, les TER multicolores illumineraient les
banlieues grises, les TGV effleureraient à peine les campagnes où
les vaches n'auraient même plus le temps de les voir passer, bref,
un ballet aux entrelacs subtiles aiguillés par le ciel dont je
serais le chef d'orchestre. J'aime les gares.
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