mercredi 26 septembre 2012

Le roman de l'instant


Le monde meilleur est à l’intérieur, pas ailleurs.



Ecrire, écrire et encore écrire, trouver la source de l’écriture, là où elle est la plus pure, la plus cristalline, là où les mots n’ont pas encore été écorchés par les soubresauts des incongruités de l’existence. Il faut cette évanescence des premiers instants pour happer ce qu’il y a d’essentiel dans le déchaînement libérateur de la pensée faite mots puis paroles. Des mots tout neuf en rangs d’oignons comme de désoignons, en multitudes serrées comme en nuages laiteux, en forme de vérité comme de mensonge.

La source dit que je suis comme un petit enfant qui n’aurait jamais évolué, sans père, sans mère, seul, abandonné à lui-même, une Traviata au bord du gouffre, et que c’est ce qui arrive à ceux qui ne veulent pas l’écouter. La source, à débit normal, écoule les informations qu’elle a collectées dans les entrailles de la mémoire des pieds et de la tête, les restitue à moindre clarté, ordonnancement à la carte, elle se souvient de tout et parle vrai. Elle demande de dire et d’écrire, d’écrire et d’encore écrire pour rendre toujours plus limpide son chant et le scintillement de ses accents.

Ce sera donc un roman de l’instant, ni d’avant ni d’après mais du pendant, indispensable à la sidération du jaillissement. J’y parlerai de plein de choses, de plein de gens, de plein de souvenirs et je trouverai des explications au désastre. J’ai rêvé d’un monde différent, j’ai cru qu’une utopie allait advenir mais ce monde est resté un rêve parce qu’il était celui d’un seul et que pour faire un monde il faut être plusieurs. Mais plusieurs n’offrait aucune garantie que ce monde fut meilleur et l’utopie réussie. C’était ça l’équation, entre l’Un et le Multiple il fallait choisir, le Un ne s’est pas embarrassé de préjugés même flatteurs, il l’a fait, guidant mes pas vers la solitude d’un nid quand le nid aurait dû n’être que le lieu des premiers pas et pas celui des pas perdus. Pourtant il y en a eu des promesses de bonheur, en veux-tu en voilà, des lointaines plages de Bora aux rives de la Meuse, du soleil d’Aglou au sommet de la Tournette, des lumières de la scène aux fourneaux d’un palace. Que de temps perdu, d’actions inutiles, d’énergie gaspillée. Qui sait ce qu’il en adviendra ? Du bonheur assurément !

1 commentaire:

  1. Très intéressant, on sent poindre quelque chose de l'intime.
    Bonne continuité
    Konrad.

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